dimanche 31 août 2014

Ma vie en GIF

Bon, en attendant une nouvelle chronique de lecture pour le challenge SFFF au féminin (en retard, je suis en retard !), j'ai réalisé hier qu'Agnès Marot m'avait taguée pour le jeu "Ma vie en GIF"... la coquine (qui se venge du Book Blogger Test).

Le principe : vous raconter sa vie en .GIF (j'adore les GIF, mais ça a été une de ces galères à trouver...)
  • On nomme la personne qui nous a tagué
  • On associe un gif à chaque mot proposé par la personne en question.
  • On choisit 5 mots à notre tour.
  • On tague 5 personnes.


Donc voici ma participation, avec les cinq mots choisis par Aelys.
Ont aussi participé :


Angoisse

Ce GIF est tiré des courts-métrages Peur(s) du noir, que je serais bien incapable de regarder.

Je cumule pas mal d'angoisses : les escaliers, les fonds sous-marins, les blessures oculaires, etc.
Mais les deux choses qui m'angoissent le plus sont l'obscurité et les violences sexuelles (ayant été harcelée, agressée et violée au cours des quinze dernières années, j'ai matière à...).
Aujourd'hui encore, je ne ferme jamais complètement les volets, afin d'avoir un minimum le lumière la nuit, lorsque/si je me réveille. J'en ai longtemps eu honte, parce que la peur du noir, c'est censé être une peur d'enfant. Mais zut, hein. J'ai peur du noir, point final.


Espoir


J'espère pouvoir commencer à visiter le monde, d'ici deux ou trois ans. Le temps d'avoir un boulot qui me permette de remettre des sous de côté et de voyager. Un pays par an, ce serait top. (Un petit quelque chose me dit que la Roumanie sera en tête de liste...).
J'ai déjà été en Allemagne (Köln, Frankfurt, Baden-Baden), en Angleterre (London, Oxford) et en Suisse (Lausanne, Genève). Merci les voyages scolaires et les colloques internationaux. Sachant qu'on ne voit pas grand-chose quand on passe trois jours enfermée dans un amphi avec une poignée d'universitaires en mode total geeks...


Rêve

Rêvasser les yeux grands ouverts, c'est tellement agréable !
Bastian roxx, Falcor roxxxxx... NeverEnding Story, YEAH !!!

"La tête dans le nuages", ça a été un commentaire récurrent sur mes bulletins scolaires... J'adore me faire des sketches dans ma tête, tisser toute une histoire ou un poème à partir d'une impression, d'une vue ou d'une écoute. En revanche, je ne garde que rarement souvenir de mes rêves nocturnes...
Et je rêve de pouvoir un jour partager mes histoires en publiant des nouvelles et des novellas.


Émotion


On m'a souvent dit que tout ce que je pense et ressent se lit "à livre ouvert" sur mon visage et dans mon attitude. Du coup, j'ai passé des années à m'entraîner à être impassible. En vain. Quand j'essaie de rester impassible, on me demande si je fais la gueule...
Alors j'assume... oui, je vis littéralement les films que je regarde, à l'immense consternation et joie de mes potes. Oui, je suis capable de rire et de pleurer en lisant/regardant pour la énième fois un livre/film/épisode. Oui, je suis toujours excessive dans mes manifestations émotives. Je saute, je bats des mains, je tape dans les murs et je hurle facilement.
Et forcément, ça ne fait pas de moi la reine des diplomates... 
Bon, parfois, ça peut causer des situations embarrassantes... comme en juin dernier, où dans le bus à Paris, je me marrais toute seule parce que je me faisais des sketches dans ma petite tête, et qu'un SDF a cru que je rigolais de lui (qui parlait tout seul depuis 10 mn) et s'est mis à me hurler de dessus.


Lecture




Ô surprise, je suis papivore. Je lis encore souvent plus tard, beaucoup plus tard, que c'est raisonnable. Je continue de tourner en rond dans les couloirs des bibliothèques avec la furieuse envie de tout emprunter, tout lire. Les festivals littéraires sont un supplice de Tantale.
Travailler à la BnF a été une opportunité dont je n'avais jamais rêvé, parce que j'ignorais qu'elle fût possible. J'ai profité de chaque minute passée dans les magasins des départements ScT et Réserve (même si ça m'a bousillé les mains et le dos).
Je n'imagine pas vivre sans livre. Et j'espère un jour apporter ma contribution à Fantasia.


Voilà...

Mes cinq mots :
  • Cauchemar
  • Attente
  • Amour
  • Rire
  • Encre


Presque toutes les personnes que je connais ont déjà été taguées, sauf celles-ci... donc si le cœur leur en dit :

lundi 4 août 2014

Sur quelques nouvelles de Julie Conseil (Challenge "SFFF au féminin")

Ce billet est une première contribution au challenge "SFFF au féminin" lancé par Tigger Lilly en mars dernier.


L'auteure dont je souhaite vous parler n'a pas encore publié de recueil de nouvelles, ni de novella ou de roman. Je n'ai pour le moment lu que trois nouvelles d'elle, mais je suis déjà fan.

Julie Conseil, c'est qui ?


Dans les petites biographies offertes par les anthologies et les revues, on apprend ceci : Julie Conseil est ingénieure et exerce le métier de consultante en finance.
Pour une liste (incomplète) de ses publications :  http://www.noosfere.org/icarus/livres/auteur.asp?numauteur=2147190519

À mon grand regret, je n'en sais pas plus... elle n'a apparemment ni blog, ni site ; et n'étant pas moi-même présente sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, et Cie), j'ignore si elle y a ouvert une page.
Voilà... si quelqu'un·e en sait davantage, je suis preneuse...

Les nouvelles


Du moins, celles que j'ai lu et dont je suis en mesure de vous parler.
*Attention, ces chroniques contiennent des spoilers.*

  • « Les Racines chantantes d'Icarie », AOC, n°26, novembre 2012, pp. 29-41.

2e prix du concours Visions du Futur 2012 organisé par le Club Présences d'Esprits.

Ma première rencontre avec l'auteure. Un petit coup de foudre.
J'ai acheté ce numéro d'AOC au festival Zone Franche (2014), à l'origine parce qu'il s'y trouve deux autres nouvelles qui m'intéressaient : « Furie Furry » de dvb (1er prix) et « De spiritiS » de Tesha Garisaki (3e prix).

Le genre : SF
L'histoire : Grâce à l'exploration galactique, les sourds ont peut-être trouvé leur Eldorado : la planète Icarie, qui produit un bruit de fond si puissant qu'il rend fous les entendants. Pour Sullivan en tous cas, après l'accident qui lui a coûté son ouïe, c'est une chance de reprendre du service... (résumé de l'auteure).

Avis perso : Des histoires qui mettent au premier plan des personnages "handicapés", ce n'est pas courant. Des intrigues qui ne prennent pas le handicap comme faire-valoir d'un autre personnage non-handicapé ou qui n'en font pas un obstacle à surmonter ou encore l'occasion de découvrir/acquérir une autre capacité (naturelle, surnaturelle ou paranormale), c'est encore plus rare.
Dès le départ, le héros, Sullivan, est dans une position délicate. Devenu sourd, il ne fait plus partie de la majorité et de la norme, celles des entendants, sans pour autant être pleinement accepté par les non-entendants car sa surdité n'est pas de naissance. Les premiers tentent d'exploiter la surdité de Sullivan en l'envoyant sur Icarie infiltrer le groupe d'exploration (composé d'hommes uniquement) et les seconds lui réservent un accueil glacial, lucides sur le rôle que doit jouer Sullivan. Au final, l'unique allié du héros se trouve être l'un des scientifiques, cyborg plus machine qu'homme.
Entendants et sourds se positionnent clairement comme Autres respectifs. Jusqu'à ce que des Autres locaux se manifestent sur Icarie, de manière plus qu'inquiétante... Pris entre les deux camps, attiré par le troisième, Sullivan ne sait plus où donner de la tête...
Il y a quelque chose du film d'épouvante et du conte horrifique dans la façon dont Julie Conseil fait deviner la présences des Icariens, par petits détails et traces inquiétantes, dont elle fait perdre progressivement tous ses repères à son personnage principal, jusqu'au jeu de massacre final.
Le vrai sujet de la nouvelle n'est pas tant l'ouïe comme l'un des cinq sens, que l'oreille interne, organe de l'équilibre. L'expression "déséquilibre".

Où la trouver ? : sur la boutique du Club Présences d'Esprits

  • « Les lavandières de la nuit », Malpertuis V, éd. Malpertuis, coll. "Brouillards", 2014, pp. 135-147.

Le genre : Fantastique
L'histoire : Un homme, accompagné de son épouse et de sa fille, retourne dans son village natal afin d'assister à l'enterrement de son parrain. Il y retrouve sa sœur aînée, célibataire et sans enfants, qui habite dans la demeure familiale. La lecture du testament de son parrain lui réserve une surprise de taille : son parrain lui lègue tout et s'avère être son père biologique. Hanté par des cauchemars aux répercussions bien réelles, le narrateur va de révélations en révélations, jusqu'au lever de voile final.

Avis perso : La nouvelle mêle drame psychologique et épouvante sur fonds de secrets familiaux glauques. Peu de mystère(s) ici, on comprend assez rapidement de quoi il retourne. Ce qui est intéressant, c'est l'aveuglement crasse et obstiné du narrateur, égocentrique et phallocrate. À l'image de ce parrain qu'il idolâtrait, le narrateur néglige et même nie les sentiments, propos et souvenirs des protagonistes féminins. Cependant, contrairement à cet homme, le "héros" n'a rien d'un prédateur sexuel. Il est plutôt passif, se laissant dominer autant par les évènements que par ses cauchemars.
Quant aux femmes, elles n'ont pas vraiment le beau rôle. L'épouse du narrateur est mal à l'aise mais l'exprime sur le mode de la contradiction et de la dispute, ce qui ne manque pas de braquer le narrateur et de le rendre entêté. La sœur est une boule de haine et de rancœur, victime et bourreau à la fois.
Les lavandières de la nuit sont une légende inconnue du narrateur, et je ne la connaissais pas non plus. Rétrospectivement, je ne crois pas que ça ait nuit à ma lecture, mais peut-être l'aurais-je davantage appréciée.
La chute de la nouvelle est à la hauteur de son sujet : horrible, triste et cruelle.

Où la trouver ? : sur le site des éditions Malpertuis.

  • « Chaney ou Le Festin de barbe à papa », Zombies et autres infectés, éd. Griffe d'Encre, 2014, pp. 89-107.

Le genre : Fantastique
L'histoire : Chaney est aujourd'hui un forain comblé et fier de son train fantôme. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Il y a très longtemps, Chaney fut un mari et un beau-fils obéissant, et il y a encore plus longtemps, un petit garçon battu par son beau-père alcoolique. Un petit garçon avec de drôles d'amis : une troupe de théâtre composée de zombies comédiens et cabotins.

Avis perso : Une nouvelle très touchante, avec un héros qui ne cherche pas à (se) prouver quoi que ce soit, qui ne court après rien en particulier. Même son enfance sordide est banale, décrite comme une un mauvais moment, un passé qui a à la fois l'éclat du cauchemar et le flou du souvenir lointain. Son mariage est fade, il n'y manifeste aucune réelle volonté, aucune émotion vive si ce n'est l'ennui. Ces deux étapes sont des échecs familiaux, ponctués de sauvetage par ceux et celles qui deviendront sa vraie famille : la troupe de théâtre zombie, à la recherche pour sa part d'une maison.
« Chaney », c'est l'histoire de personnages qui se trouvent et qui s'aident mutuellement à être plus heureux, plus vivants.
Contrairement aux deux autres nouvelles dont je viens de vous parler, celle-ci est résolument optimiste et joyeuse à sa manière, touchante aussi. Une de mes préférées de cette anthologie Zombies.

Où la trouver ? : aux éditions Griffe d'Encre.


Et pour la suite ?


Deux nouvelles (au moins) de Julie Conseil sont à paraître.
  • « Famille Waldeck, cité Tomate », AOC n°34, novembre 2014.
3e prix Visions du Futur 2014, organisé par le Club Présences d'Esprits.

  • « Joe Lahar et les mangeurs d'archées », Volcans, Association Gandahar, version papier et numérique (chez l'Ivre-Book).

Pas de résumés encore, mais j'ai vraiment, vraiment hâte de les lire ! (Je vous ai dit que j'étais fan ? ^^ )

Si vous en avez lu d'autres de ses nouvelles ou si vous avez un avis sur celles qui sont détaillées ici, racontez tout ça dans les commentaires ! \o/